Cette étude des migrations internes des Chinois nés à l'étranger dans trois grandes villes (New York, Los Angeles, San Francisco) se double d'une approche des facteurs relatifs à l'adaptation socio-économique des immigrants aux Etats-Unis. Les auteurs examinent les deux théories majeures des mécanismes de mobilité spatiale faisant appel aux modèles d'assimilation spatiale et de ressources ethniques. Ils déterminent l'incidence des différences de croissance urbaine et des caractéristiques des économies ethniques sur la réimplantation géographique des migrants.
Soulignant l'interdépendance entre la politique ethnique d'un Etat et les caractéristiques (organisation sociale, idéologie politique, légitimation du pouvoir) de celui-ci, l'auteur analyse et illustre d'exemples pris dans le tiers monde trois modèles. Le modèle de société plurielle, avec un Etat de type mono-ethnique que l'on trouve en Birmanie, le modèle «clientéliste» avec des réseaux communautaires de type patron-client et une politisation de l'ethnicité, l'Indonésie fournit un exemple de ce cas. Le modèle «corporatiste» ayant pour souci le maintien de l'unité et de la stabilité face à l'ethnicité, illustré par Singapour. Enfin est évoqué le modèle «économie politique» tel qu'on le trouve dans le tiers-monde prenant en compte la composante ethnique.